Léon BONVIN (1834-1866)
Deux mains
Fusain et estompe
11,5 x 15,5 cm.
5
Ecarté volontaire des Salons et des expositions officielles, des honneurs mondains, Léon Bonvin ne connut de gloire que posthume. Artiste maudit retrouvé pendu à la branche d’un arbre dans sa trente deuxième année, Léon Bonvin aura seulement produit une cent vingtaine d’oeuvres.
Ses aquarelles et ses dessins sont aujourd’hui principalement répartis entre le Musée d’Orsay et le Walters Art Museum de Baltimore. (Henry Walters ayant été le principal et premier collectionneur de l’artiste)
Initié au dessin par son demi-frère François, Léon Bonvin a façonné une œuvre en harmonie avec sa vie. Bistrotier aux portes de Paris par nécessité, Léon Bonvin était artiste par vocation. Il sut faire de la pauvreté et de la simplicité de sa vie les motifs d’une oeuvre lumineuse et profondément personnelle.
Une attention très poussée pour ce qui est faible, fragile et éphémère caractérisent son art. Ici, la main forte d’un adulte recouvrant celle fébrile de l’enfant nous fait découvrir la sensibilité d’un artiste préoccupés par les destins modestes.
Cette feuille fait partie de ses premiers travaux. Elle est tirée d’un précieux carnet daté des années 1850-1855, et conservé jusqu’à aujourd’hui par la famille. Empreinte d’une étonnante sincérité, elle témoigne de la précocité de l’artiste et de sa maîtrise lumineuse des noirs. A sa vue l’on partage les impressions rapportées par l’aquarelliste Hennet après une visite à Bonvin : « Je ne me lassais pas de feuilleter le carton (…) des choses vues, longtemps regardées, prises dans l’étroit rayon de sa vie de tous les jours. Tout cela avait l’intimité d’une confidence ; on y sentait l’effort solitaire, concentré, d’une âme contemplative ».
Notre dessin est référencé, comme oeuvre non localisée, dans le dernier catalogue raisonné publié en 2022 à l’occasion de l’exposition consacré à l’artiste par la fondation Custodia.
4800 €