Ce palais imaginaire, gardé par des sphinx et tout droit sorti de l’imagination de l’artiste, est caractéristique des productions françaises des années 1780. C’est l’heure à laquelle s’impose en France la « noble simplicité et la grandeur tranquille » du néoclassicisme.

C’est aussi à cette époque que sont présentés à Louis XVI les projets de reconstruction du château de Versailles, au style jugé alors désuet. Notre feuille s’inscrit tout à fait dans ce contexte d’effervescence où naissent les projets les plus utopiques, sur le papier tout du moins.

Notre dessin toutefois ne semble pas être l’oeuvre d’un architecte mais plutôt un caprice. Cet exercice apprécié à la fin du XVIIIème siècle, prémices du Romantisme, s’inspire de lieux réels mais laisse la part belle à l’imagination. À ce titre, nous pouvons rapprocher notre dessin de l’oeuvre de Charles-Michel-Ange Challe (1718-1778). Si les codes du néoclassicisme sont bien présents : grandes colonnades, frontons, sphinx, etc, le lavis d’encre donne à ce palais un réel caractère onirique et fantasmatique.

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