Marie PETIET (1854-1893)
Nature morte à la Diane de Houdon ; allégorie des arts
1876
Huile sur toile
60,5 x 73 cm.
Provenance : Collection particulière d’un bâtonnier de l’Allier
L’exercice de la nature morte est très rare dans la carrière de Marie Petiet, notre tableau est même, à notre connaissance, son unique oeuvre appartenant à ce genre. La composition savante, le jeu de lumière habile rendent hommage aux artistes hollandais et français du XVIIe siècle et le beau drapé du tapis persan sur un entablement peut être considéré comme une citation ou une variation d’un thème classique.
La figure en bronze doré confirme l’hommage de Marie Petiet aux artistes du passé dont elle se réclame l’héritière. L’artiste a choisi de mettre en valeur une réduction de la Diane chasseresse de Houdon, ce chef-d’oeuvre créé en 1776 dont elle avait pu admirer une des fontes originales au Musée du Louvre. Ces statuettes avaient été popularisées à l’époque de Marie Petiet par les fontes de Ferdinand Barbedienne et peuplaient les ateliers d’artiste. Le choix de la déesse n’est sans doute pas anodin pour la native de Limoux qui à l’aube de sa carrière voulait affirmer son double statut d’artiste et de femme.
Aussi notre tableau se regarde comme une allégorie des arts. L’instrument à corde évoque bien sûr la musique, la palette colorée renvoie à la peinture et la sculpture occupe une place centrale. L’écriture et la lecture, symboles d’instruction, d’érudition et d’émancipation, complètent l’ensemble et donnent à cette oeuvre d’une artiste à ses débuts la force d’un manifeste.
Remarqué au Salon de 1877, exposé à Toulouse cette année-là sous le numéro 226, notre tableau est cité par le critique d’art Théophile Véron comme « une des oeuvres les plus marquantes de l’artiste ».
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